Utérus artificiel

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Illustration d'une matrice artificielle brevetée par Emanuel M Greenberg en 1955[1].
Illustration d'un article publié en 2017 dans Nature Communications, décrivant un système de support de vie extra utérin, ou « biobag », utilisé pour faire grandir des fœtus d'agneau[2].

Un utérus artificiel, appelé aussi matrice artificielle, est un dispositif théorique d'ectogénèse qui permet une grossesse extracorporelle, à savoir la croissance d'un embryon ou d'un fœtus en dehors du corps d'un organisme femelle qui mènerait normalement cet embryon ou fœtus à terme.

Historique[modifier | modifier le code]

L'idée d'utérus artificiel est pour la première fois formulée par le biologiste britannique J.B.S. Haldane, dans les années 1920. À la fin des années 1970, les premiers succès britanniques de fécondation in vitro et d'obtention de « bébés éprouvettes » permettent de dissocier les deux fonctions maternelles (maternité ovarienne et maternité utérine) qui étaient jusque-là réunies en une seule personne, et d'envisager cette technique d'ectogénèse susceptible d'entraîner des bouleversements psychologiques et anthropologiques au cours du XXIe siècle[3].

Applications[modifier | modifier le code]

Un utérus artificiel, comme un organe de substitution (ex. : le rein artificiel), pourrait être utilisé pour aider les femmes dont l'utérus est endommagé ou malade à développer le fœtus à terme. Il a également la possibilité de déplacer le seuil de viabilité des prématurés à un stade beaucoup plus précoce de la grossesse. Ainsi des agneaux issus d'embryons de 4 mois ont réussi à naître d'un tel dispositif, en [4]. La gestation chez l'agneau ne dure que 5 mois[5] mais à 4 mois, le développement de ses poumons est équivalent à celui d'un fœtus humain "prématuré extrême" de 23 à 24 semaines. À cette date (), les chercheurs indiquaient cependant que si les résultats étaient extrêmement encourageants (chute de mortalité de 90 à 10%, chute des séquelles de 90 à 30%), ils devaient encore être approfondis : si le développement des poumons de l'agneau était proche de celui du nourrisson, celui de son cerveau différait sensiblement (plus développé) et ne permettait pas d'évaluer la diminution du risque d'hémorragie intra-crânienne, l'une des principales complications chez les très grands prématurés. Les chercheurs indiquaient penser pouvoir effectuer les premiers essais chez l'homme entre 2020 et 2022.[Passage à actualiser]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Artificial uterus, (lire en ligne)
  2. Partridge, Emily A., Davey, Marcus G., Hornick, Matthew A., McGovern, Patrick E., Mejaddam, Ali Y., Vrecenak, Jesse D., Mesas-Burgos, Carmen, Olive, Aliza, Caskey, Robert C., Weiland, Theodore R., Han, Jiancheng, Schupper, Alexander J., Connelly, James T., Dysart, Kevin C., Rychik, Jack, Hedrick, Holly L., Peranteau, William H. et Flake, Alan W., « An extra-uterine system to physiologically support the extreme premature lamb », Nature Communications, vol. 8,‎ , p. 15112 (PMID 28440792, PMCID 5414058, DOI 10.1038/ncomms15112)
  3. Philippe Descamps, L'utérus, la technique et l'amour: l'enfant de l'ectogenèse, Presses universitaires de France, , p. 2
  4. "Sciences et Avenir, avril 2017: Des chercheurs créent un utérus artificiel pour grands prématurés"
  5. "Zoomalia:COMMENT SE REPRODUIT LE MOUTON, LA BREBIS ?"

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Fidèle-Pierre Nzé-Nguema, « De la parenté biologique à la parenté symbolique : la reproduction humaine aux périls de la science ? », in Premières Journées de Bioéthique pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Texte en ligne.

Bibliographie[modifier | modifier le code]